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Amazonie colombienne

Leticia

Leticia est une ville particulière de par sa position. Située au cœur de l’Amazonie, elle forme une triple frontière avec le Pérou et le Brésil et est accolée à la ville brésilienne de Tabatinga. Il suffit de traverser un pont pour se retrouver au Brésil. Et c'est d’ailleurs ce que nous faisons après avoir été rôder quelque peu au port et dans diverses agences touristiques. En effet, nous désirons réserver notre billet de bateau à destination d'Iquitos pour la semaine suivante, et nous avons lu que ce billet est nettement moins cher si nous l'achetons à Tabatinga, au Brésil mais qu'il faut obligatoirement le payer en sol, la devise péruvienne…. Nous vérifions quand même ces informations, confirmées au port de Leticia, et le prix demandé à l'agence nous incite à aller faire ce petit tour au Brésil, non sans oublier préalablement de changer quelques euros en Sol car le taux est apparemment meilleur en Colombie… (Paaaaas du tout compliqué tout ça !)

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Nous voici donc en route vers Tabatinga. Il fait très chaud, et les renseignements que nous avons s’avèrent erronés. Nous tournons donc dans les environs du port pour finalement (après au moins une heure de marche en plein soleil) trouver une agence qui vend ces billets ! Alléluia ! Mais tous ces efforts ont payé!  Nous avons gagné l’équivalent de 30€ par billet !!!! Quasi 50% du prix demandé à l'agence de Leticia !

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 Pour le retour, nous sautons dans un minibus estampillé « Leticia centro » Et nous sommes de retour en Colombie en moins de temps qu'il faut pour le dire. Après une petite course, nous repartons à l'hostel d'où nous ne ressortirons que pour aller souper.

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C'est à 7h du matin que nous démarrons le lendemain pour nous rendre au port de Leticia où nous embarquons en direction de San Martín de Amacayacu, une communauté Tikuna où nous allons passer 3 jours à la découverte de l’Amazonie colombienne.

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San Martín de Amacayacu

Après 1h30 de bateau, nous arrivons à la Bocana Amacayacu, l’arrêt du bateau où nous devons descendre et où quelqu'un de la communauté devrait nous attendre… mais il n'y a personne, alors nous attendons… Nous sommes au milieu de nulle part, devant nous, l’Amazone, et derrière nous, l’Amazonie !

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Après dix bonnes minutes, le bruit d'un bateau se fait entendre. Notre batelier se présente, Raphael, il sera notre guide pour la journée. C'est après encore une trentaine de minutes de bateau que nous arrivons à San Martín. Raphael nous emmène à la casa Grégorio où nous logerons les 3 prochaines nuits.

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José, le propriétaire nous accueille et nous montre la chambre qui sera la nôtre ! Nous découvrons une jolie chambre toute en bois, avec un lit gigantesque pourvu d’une moustiquaire, ainsi qu'une salle de bain attenante. Nous sommes gâtées ! Après avoir déposé nos affaires nous descendons dîner et faisons la connaissance de 2 allemandes qui séjournent également ici.

Après le repas, Raphael nous emmène à la découverte de son village, il nous explique leur mode de vie, certaines coutumes et nous montre les lieux importants. Ensuite nous sortons du village pour nous rendre aux « champs » où nous découvrons les plantations qui constituent, avec  le poisson et le poulet, la base de l’alimentation Tikuna : 3 sortes de bananes, papayes, yucca et patatas (espèce d’énorme pomme de terre). Ce sera également notre alimentation de base pour les 4 prochains jours. Mais vous seriez surpris de l'inventivité et de la variété des repas qui nous ont été servis !


En retournant vers le village nous passons par des portions de jungle ou Raphael ne manque pas de nous montrer différentes plantes : médicinales, utilisées comme teinture, comme maquillage, ou encore pour leur fibre.

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Les hamacs et un bon livre garantiront notre détente pour la fin de l’après-midi qui sera suivie d'un agréable souper avec les autres voyageurs. Nous serons au lit avant que l’électricité ne se coupe, c’est-à-dire avant 10h.

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Le lendemain, nous partons en bateau en direction du lac Tarapoto et de Puerto Nariño, un gros village à un peu plus d'une heure de bateau. Notre guide pour la journée se prénomme James (prononcez Hrramesss…)
La rivière Amacayacu devient bien vite l’Amazone, sur laquelle nous naviguons avec plus de facilité et de vélocité.

En effet, nous sommes en saison sèche et la rivière est très basse. En saison humide, elle est en général 10 mètres plus haut ! Et actuellement de nombreuses branches ainsi que des bancs de sable rendent la navigation difficile. Il faut donc beaucoup plus de temps pour se déplacer.

 

La saison sèche a aussi pour résultat de faire migrer les dauphins d'eau douce du lac Tarapoto vers l'Amazone, et c'est avec beaucoup de surprise qu'en chemin nous apercevons le dos d'un gros animal… nous resterons une bonne demi-heure à l'affût, observant tour à tour dauphins gris et dauphins roses.

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Nous repartons ensuite en direction du lac Tarapoto où l'envol de cormorans et de martins pêcheurs précède notre progression.  Les berges, inondées en saison humide, laissent à cette époque de l'année apparaître des plages de sable ainsi qu’une jeune végétation vert tendre.

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Un peu plus loin, les arbres « qui marchent » ont encore pour quelques mois les pieds au sec. La marque noire sur leur écorce nous laisse imaginer avec stupéfaction à quelle hauteur l'eau montera d'ici quelques temps.

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Un peu plus loin sur le lac, une cabane flottante nous accueille. Quelques affiches documentaires nous renseignent sur la faune du lac. Nous sommes ensuite invitées, si nous le désirons, à nous baigner...


Mais c'est seule que je plongerai vaillamment au milieu des piranhas! Flavia n'a pas envie de mouiller son maillot… ! Dommage pour elle, la température de l’eau est délicieuse !

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Une fois séchée et rhabillée, nous repartons vers Puerto Nariño, une agréable bourgade où il n'y a aucun véhicule à moteur !

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Nous y visitons un musée très intéressant sur la vie animale de l’Amazone, avec une pièce qui nous plonge au cœur même du bosquet immergé (en saison humide, des portions de la forêt sont sous eau). Nous sommes au fond de l'eau,  entourées des poissons reproduits à l’échelle et aux profondeurs exactes où ils vivent ! Notre guide est très intéressant et nous régale également de légendes liées à certains de ces animaux. Dans une pièce adjacente, nous retrouvons ensuite une plage nocturne en saison sèche sur laquelle nous pouvons nous balader et découvrir les différents animaux qui s'y dévoilent à la lueur de la lampe de poche !

Après cette visite, un bon repas nous attend dans un des restaurants des environs. En guise de balade digestive, nous nous rendons au mirador de la ville, que nous escaladons, et qui nous offre une très jolie vue sur le village et les environs.

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Après une petite glace pour récompenser notre effort, nous sautons à nouveau dans le bateau. Sur le chemin du retour nous avons encore la chance d'admirer de nombreux dauphins, et de beaucoup plus près cette fois-ci!

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Et de retour à la casa, nous respectons le même programme qu’hier : hamac avec un bon livre puis souper.

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Mais ce soir nous n’irons pas dormir avec les poules ! James nous attend pour une balade nocturne.
Nous traversons d'abord le village en direction des plantations, avant de pénétrer plus en profondeur dans la forêt. Bientôt, les dernières notes de musique venant du village s’estompent (ils adorent écouter la musique à fond ! Heureusement que l’électricité se coupe à 10h !).


Seule subsiste la musique des grenouilles ! Musique étonnante qui ne ressemble ni de loin, ni de près à ce que nous connaissons ! En fond, un oiseau pimente de temps en temps la mélodie de son chant tropical.

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Dans le faisceau de la lampe, de grosses araignées apparaissent régulièrement, mais aucune qui retienne l'attention de James (la nôtre bien !!!!). Un peu plus loin, nous en observons une autre dans sa toile, emballant avec habileté un criquet dans un cocon immaculé !
Tout au long de cette balade, nous observons divers insectes et batraciens, mais c'est surtout la bande son qui restera gravée dans nos mémoires,  écho d'une vie invisible qui s’éveille alors que nous retournons bientôt à l'abri de notre moustiquaire, rejoindre le pays des rêves !

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Le programme de notre troisième et dernière journée sera assuré par Florentino qui nous emmène d'abord à 1h30 de bateau en amont de la rivière Amacayacu. Au fur et à mesure que nous avançons, la navigation se fait plus difficile ! Le niveau d'eau est vraiment très bas ! Autour de nous la forêt se fait différente. Les arbres sont plus hauts, la végétation semble plus dense… c'est le début de la forêt primaire. Nous finissons par accoster sur une petite plage et nous pénétrons, à l'exemple de Florentino, dans la forêt.

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Nous avançons lentement. Florentino s'arrête régulièrement pour nous désigner une plante, un insecte, un batracien habilement camouflé, l’empreinte fraîche d'un mammifère plus gros, le terrier d’un tatou ou d’une tarentule… et puis aussi pour écouter. Encore une fois, ce sont les sons qui dominent ! Un bruissement, le claquement d'un bec sur un tronc, l’étrange chant d'un oiseau tropical, la chute d'une palme, des stridulations qui s'élèvent soudainement… la forêt tout entière vit à travers ces sons.

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Au fur et à mesure que monte la chaleur de la mi-journée, la forêt se fait plus silencieuse.  A contrario, les odeurs, elles, sont décuplées. Parfois c’est un parfum suave qui chatouille nos narines. Un peu plus loin c'est l'effluve plus acide des feuilles qui tapissent le sol sur lequel nous nous déplaçons, ou encore celle carrément piquante émergeant d'une souche pourrissante. L’atmosphère  est de plus en plus moite.

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Florentino cueille une feuille basse pour nous fabriquer un éventail. Un peu plus loin, nous nous octroyons une petite pause autour d'un cracker salé et d'une bonne rasade d'eau. Nous dégoulinons ! Florentino nous explique que nous effectuons une partie du chemin qui relie le Rio Amacayacu au Rio Putumayo, situé à 2-3 jours de marche… pour lui ! Pour nous, ce serait à environ 7 jours de marche ! Ce sentier, il l'a parcouru plus de 40 fois. En effet, Florentino a travaillé comme professeur pendant 18 ans dans la région du Rio Putumayo, il effectuait donc ce trajet à chaque congé pour rentrer chez lui !

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Lorsque nous ressortons de la jungle, c'est avec plaisir que nous reprenons pied sur notre embarcation et que nous goûtons au vent dispensé par son déplacement ! Mais le plaisir est de courte durée ! Florentino nous a trouvé un endroit ombragé et poissonneux où accoster.

Il prépare nos cannes à pêche (une branche d'une essence d'arbre précise qu'il nous a montré un peu plus tôt dans la forêt) un fil de nylon et un hameçon ! Ce sont des morceaux de sardine qui nous serviront d’appâts.

Et que la pêche commence ! Flavia est chanceuse ! Ma canne à pêche n'est pas encore prête qu'elle a déjà un piranha au bout de sa ligne ! Mais il est encore un peu trop petit et sera donc remis à l'eau. Ceci semble de bon aloi, mais il s’avère que les poissons du coin sont des finauds ! Ils arrivent à manger la sardine sans se faire prendre ! On a un peu l'impression d’être là pour les nourrir plutôt que pour les pêcher.

Mais je finirai quand même par me rattraper en pêchant successivement 2 poissons, un piranha et un autre qui ressemble au piranha mais n'en est pas un !

3 poissons en une demi-heure de pêche ce n’est finalement pas si mal, même si une demi-sardine y est passée !

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De retour à la Casa, nous dînons tardivement, avant d'aller faire une petit sieste et de commencer à rassembler nos jeunes ! En effet, demain nous repartons déjà vers Leticia. C'est à l'occasion de cette après-midi que nous ferons connaissance avec notre colocataire clandestine de ces trois derniers jours ! Que fait-elle là sur notre tenture ? D’après James, qui est venu voir si elle était « peligroso » ou pas - elle ne l'est pas - c'est une araignée commune qui est là parce qu’elle a ses œufs bien au chaud sur notre tenture ! Alertée par tous ces mouvements, gypsie a mis les voiles, mais elle reviendra à un moment ou l’autre auprès de ses bébés! Bon, nous, on s'en fiche, on se casse demain, mais je ne suis pas sûre que je serais ravie d'assister à l’éclosion des bébés en question !

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En fin d’après-midi, nous faisons la connaissance d'Angelica qui nous propose de nous apprendre à récupérer et utiliser la fibre des palmes « chambira ». La technique est loin d’être aisée ! Mais avec son aide (et les fibres déjà récupérées et teintes par ses soins) nous repartirons avec un joli bracelet en fibre de chambira teinte avec des teintures naturelles exclusivement ! Après, nous l’accompagnons chez elle, visiter son atelier et nous nous laissons, bien entendu, tenter par une de ses créations !

Le lendemain, nous avons le temps de finir nos sacs après le déjeuner et de passer encore un petit moment avec nos hôtes, José et Heike, son épouse.
Dix minutes avant d'embarquer, la pluie qui couvait depuis notre réveil s’abat à grandes trombes sur le village ! Heureusement, les pluies tropicales en cette saison sont de courte durée. Après quelques minutes, nous pouvons déjà mettre le nez dehors pour tenter de rejoindre notre embarcation maintenant amarrée au bas d'un véritable toboggan de boue ! Mais avec l’aide des habitants présents c’est debout que nous finirons par atteindre l’embarcation. Ouf! Caroline et Joséphine, les deux allemandes, nous accompagnent.

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A la Bocana Amacayacu, nous reprenons le bateau express en direction de Leticia.
Là, nous avons la grande joie de découvrir un nouveau bureau d'immigration à quelques centaines de mètres de notre point d’arrivée ! Sachant que sinon nous devions faire un aller-retour à l’aéroport de Leticia juste pour faire tamponner notre passeport avant d’ensuite filer à Santa Rosa (Pérou) pour le faire tamponner de l’autre côté. C’est une bonne nouvelle : économie d'argent et de temps ! Nous arrivons en plus juste avant la pause de midi et en 15 minutes nous avons nos 2 tampons d'un coup (les bureaux colombien et péruvien sont côte à côte dans la même pièce ! Rien de plus simple !)
Munis de nos sésames, il ne nous reste qu’à trouver un bateau taxi en direction de Santa Rosa, Pérou, où nous passerons une demi-nuit avant d’embarquer sur l’«Eduardo» à destination d'Iquitos.

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