Carnet des vadrouilleuses
Pour découvrir nos précédentes aventures asiatiques rendez-vous sur
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A la rencontre de la communauté Wiwa de Gotsezhi
La nuit sera longue pour Flavia qui nous fait une petite insolation – ou un coup de chaud - … nous sommes inquiètes car elle n'a rien su manger (enfin elle a vomi le peu qu'elle a pu ingérer) et la journée de marche sous le soleil ne risque pas d’être indiquée…
Au petit matin, même si elle n'est pas très vaillante, elle refuse de rester à nous attendre et préfère mordre sur sa chique pour nous accompagner!
Le chemin jusqu’au village Wiwa de Gotsezhi sera long et surtout chauuuud ! Mais elle y arrivera ! Et à son arrivée, 3 heures plus tard, le repas de midi lui offrira le bouillon -dont elle rêve depuis hier soir- qui achèvera de la remettre en forme !



Nous ne logeons pas dans le village Wiwa à proprement parler mais dans le tout nouveau centre de tourisme communautaire construit par le village. Seule la cuisinière et ses 3 adorables enfants y vivent à plein temps.






Après un délicieux et copieux repas, Sebastian, notre guide Wiwa, nous montre nos hamacs et nous propose une petite sieste. Mais la montée jusqu'au village a été chaude et depuis que nous avons traversé la rivière, porte d’entrée du village, nous ne rêvons que de nous y plonger. Nous nous y rendons donc accompagnées de Bryan, le jeune traducteur qui nous accompagne. Nous profitons une petite heure de l'eau rafraîchissante avant que Sebastian ne vienne nous chercher pour nous emmener à la cascade sacrée (où nous pourrons également nous baigner !). Sa femme et son dernier né sont également de la balade.






Ensuite, le souper avalé, nous filons nous installer dans nos supers hamacs, sous les moustiquaires. Il n'est même pas encore 8h du soir !

Le lendemain, à 5h30, c'est le petit Daniel qui vient nous réveiller en nous disant que le déjeuner est prêt! On nous avait pourtant dit déjeuner à 7h… et effectivement, le déjeuner n'est pas prêt ! Mais Daniel voulait nous voir avant de partir pour l’école ! Ici l’école commence tôt ! A 6h, les enfants se mettent donc en route tandis que nous commençons seulement à émerger, un café à la main !

Après le petit déjeuner, nous allons rencontrer un des Mamos (chef spirituel) du village. La rencontre est intéressante, ses paroles sont pleines de sagesse. Le rôle premier du Mamo est de protéger la nature. Pour les Wiwas, la nature est la base de tout ! Ils se considèrent comme les « grands frères ». Nous, occidentaux, sommes les petits frères. Et les petits frères n’arrêtent pas de faire des conneries avec la nature… Leur message est une mise en garde autant qu'une supplication. Respectez la nature ! Nous y sommes étroitement liés, si nous lui faisons du mal, elle se vengera, enverra maladies et catastrophes… l’équilibre doit être maintenu… il est vital de vivre en harmonie avec la terre ! Le message est ici simplifié et résumé, mais il ne me semble pas nécessaire de l’élaborer davantage, vous comprenez l’idée !

Après la rencontre du Mamo, Sebastian nous présente sa maman avec laquelle il va nous montrer comment ils tissent leurs sacs.
La récolte des fibres est une tâche réservée aux hommes. Ils l’apprennent dès 5-6 ans. Un homme qui ne sait pas faire ça n'est pas considéré comme un homme chez les Wiwas. Sebastian nous montre comment il procède, de la cueillette de la plante à son « nettoyage »…

Ensuite vient le tour de la maman de Sebastian qui nous montre comment elle teint, enroule et tisse ces fibres pour finalement obtenir sacs, bracelets etc... Nous nous y essayons et il faut reconnaître que c'est toute une technique. Les petites filles apprennent également ceci dès 5 ans.
Elle nous montre également l’instrument reçu au mariage, aidant à méditer et à filer le coton. Son pendant pour les hommes est le poporo, différent mais qui sert également principalement à méditer. La méditation tient une très grande place dans la vie des Wiwas.

10 minutes tout au plus durant lesquelles les moustiques auront raison de Flavia et de ses jambes découvertes… jambe gauche 81 piqûres ! Jambe droite : 93 ! Cindy et moi, en pantalon, ne dénombrons qu'une trentaine de piqûres à nous 2…


Après ces découvertes, un bon repas nous attend, ainsi qu'un adieu émouvant de la cuisinière.
Ensuite, nous partons découvrir le village, avant de reprendre le chemin du retour - encore plus chaud, et plus infernal que l'aller ! Et oui, il est midi, l'heure idéale pour crapahuter en plein soleil sur des côtes de malades !



De retour à Santa Marta, nous trouvons un autre hostel (celui de la dernière fois étant complet) toujours dans le centre, mais dans une rue un peu moins bien fréquentée… Nous sommes contentes d’être 3 pour rentrer le soir. Les drogués qui rôdent ne semblent pas agressifs mais sont plutôt collants…
Nous passons une journée de plus à Santa Marta, le temps de faire nos lessives, avant de prendre le bus pour Mompox, petite ville tout droit sortie d'un roman de Gabriel Garcia Marquez, où nous avons décidé de poser nos sacs pour quelques jours hors du temps.
