Carnet des vadrouilleuses
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Trinidad
Dès notre arrivée à Trinidad, nous sommes assaillies par les rabatteurs et propriétaires de casas particulares. En effet, il semblerait que chaque maison de Trinidad fasse aussi chambre d'hôtes. La compétition est donc bien rude ! Épuisées par l'attente sous la chaleur et le trajet, nous acceptons de suivre une dame qui nous propose une casa à prix intéressant. Bien située, pourvue d'une super terrasse avec vue aussi bien sur les montagnes que sur la mer au loin, nous y posons nos sacs avant de filer souper. Flavia est af – fa - mée… L'aperçu de la ville que nous avons sous les étoiles nous séduit déjà. Nous nous réjouissons d’être le lendemain pour la découvrir à la lumière du jour….
Ou plutôt devrais-je dire à la chaleur brûlante du jour…
Après un bon petit déjeuner proposé par notre hôte, nous nous mettons valeureusement en route. Il est encore tôt et pourtant, après à peine quelques pas, nous dégoulinons déjà. Heureusement que le soleil n'a pas encore pénétré les ruelles les plus étroites et que les ombres projetées par les bâtiments sont encore fraîches à cette heure matinale. Nous arpentons donc la ville, enchevêtrement de rues empierrées, dont les façades colorées offrent une toile de fond idyllique pour voitures anciennes et carrioles. Après un dîner léger, nous filons nous réfugier dans l’agréable fraîcheur de notre chambre pour une petite sieste bien méritée. Nous ressortirons un peu plus tard, lorsque l'ardeur du soleil aura faibli, pour une nouvelle balade et un souper dans un des agréables restaurants-terrasses de la ville.
Les jours suivants, en plus de continuer notre découverte de la ville… et de ses restaurants, nous nous octroyons quelques excursions dans les environs.
J'attends notre première excursion avec excitation. Pensez donc, découvrir l'ancienne vallée sucrière de Los Ingenios à bord du train à vapeur d'origine…. Arrivées à la gare, tout se présente bien ! Il y a d'autres personnes intéressées par l'excursion en train, et comme celui-ci ne démarre pas à moins de 15 personnes, c'est une bonne chose. A 5 minutes du départ, nous sommes 16 ! C'est parfait. Sauf que c'est à ce moment que l'employé de la gare nous annonce que le train est cassé… et que si nous voulons, pour le même prix il peut nous proposer l'excursion en taxi partagé… oui, enfin sauf que nous, c’était surtout le train qui nous intéressait…. Et on a un énorme doute sur la véracité de son histoire étant donné que la majorité des gens sont là depuis ½ heure et qu'il nous annonce ça à la dernière minute. Après moulte hésitations, n'ayant rien de mieux à faire aujourd'hui, nous décidons de nous joindre à un groupe. L'excursion est banale et sans grand intérêt. Moi je voulais prendre le TRAIN !!!!! Je suis déçue, déçue, déçue !
Une autre excursion nous mènera dans le parc Topes de Collantes, à la découverte de la très belle cascade Vegas Grande. La balade pour y arriver est agréable, les températures sont plus supportables qu’à Trinidad et malgré une éprouvante montée au retour, ce fut une chouette découverte, trop chère payée une fois de plus, mais très chouette quand même.
Pour notre dernière excursion, nous avons décidé d'aller passer la journée à Playa Ancón, une plage située à une petite vingtaine de kilomètres de Trinidad, réputée comme la plus belle de la côte sud. Nous sommes un peu sceptiques, et surtout inquiètes quant à sa fréquentation, mais une agréable surprise nous attend ! Une plage de sable blanc parsemée d'arbres à l'ombre salvatrice et bordée d'eau transparente nous tend les bras ! Et cerise sur le gâteau, la plage est propre, peu construite (seul un hôtel est réellement visible de la plage) et loin d'être surpeuplée ! Nous y passons une très chouette journée, entre baignade dans une eau bien trop chaude pour rafraîchir qui que ce soit et repos à l'ombre de notre arbre.
Après cinq journées passées à Trinidad, il est temps de mettre les voiles en direction de Viñales.N'ayant pas réussi à obtenir d'infos sur un bus reliant les deux villes (qui doit exister puisque nous avons les infos pour le sens inverse) on se résoud à prendre un taxi collectif, seule solution d’après toutes les personnes interrogées… la dame de notre guesthouse nous propose de le réserver pour nous, au prix que nous avons négocié, afin d’éviter de partir avec un taxi non officiel qui risquerait de nous déposer à la Havane d’où il faudrait repayer pour continuer jusque Viñales.
Le matin, après le petit déjeuner servit par son mari, plus personne n'est là pour notre départ… Etrange… le taxi arrive, tout pourri évidemment… je vérifie qu'il a bien reçu l'argent donné à la propriétaire de la casa pour la réservation. Bien m’en prit car ce n'est pas le cas ! Ça commence bien ! Il tambourine à la porte et le mari qui était retourné se coucher finit par ouvrir pour confirmer que nous avons bien payé…. D'elle, toujours aucune trace…
Nous voici donc embarquées dans le taxi qui nous emmène dans les bas quartiers de la ville pour charger les autres passagers… le chauffeur nous adresse à peine la parole…. attente, changement d'endroit, coups de téléphone, et finalement un autre homme monte dans le taxi… on se fait un petit stress quand même… on se voit déjà découpées dans un coin au bord de la route…. On hésite même à se casser du taxi…mais finalement nous voilà en route...
Rassurée par le fait que le taxi prenne la bonne direction, on se détend…. Jusqu’à ce que dans la ville suivante, le taxi ne s’engouffre sur un chemin de terre vers ce qui ressemble à l’arrière d'une maison abandonnée…. Mais encore une fois, un stress pour rien… il va simplement faire le plein chez des gens - au jerrican le plein - sans doute pas très légal tout ça, mais passons …
Plus loin sur le trajet, lors d'un arrêt pipi, le chauffeur nous annonce qu’à la Havane nous changerons de taxi partagé car lui ne va pas plus loin…. Aie…. Ça pue cette histoire…. Je sens qu'il va falloir repayer ! Tout ce que la vieille bique de notre casa nous avait dit se vérifie, sauf que c'est elle qui nous a plongé dans ce que soi-disant elle allait nous éviter ! Grrrrrrr !
Et effectivement, arrivées à la Havane au bord d'un gros axe, on nous demande 10 cuc chacune pour continuer ! Bien évidemment, coincées là au milieu de nulle part, nous n'avons pas trop le choix! On a beau insister sur le fait que le prix payé (à l'avance – on n’a pas été malignes sur le coup-) était jusque Viñales, rien à faire ! Surtout avec un espagnol limité !